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Un voyage au cœur de la musique sans fausse note !
Lors de l’enterrement de Claessens, chef d’orchestre international et redouté, sa fille Ariane joue au piano l’Opus 77 de Chostakovitch. La famille Claessens est une famille de musiciens: la mère Yaël, chanteuse soprano israélienne écrasée par son mari ; le fils David, violoniste virtuose en conflit avec son père et Ariane, pianiste brillante qui a des relations fusionnelles avec son frère. La musique est l’héroïne de ce roman et les 5 parties de l’Opus 77 cadencent le rythme de la vie de la famille Claessens. Un merveilleux roman envoûtant aux thèmes multiples: relations familiales complexes et conflictuelles, relation avec la musique envoûtante et douloureuse, relation charnelle avec l’instrument. Pour ma part une écoute de l’Opus 77 m’a permis une immersion plus profonde dans le roman. Un gros coup de cœur pour ce livre musical. Extrait: La main est un drôle d'animal. Elle prend, touche, pince, caresse ou frappe. Elle appuie sur la partie du corps qui fait mal - ventre, poitrine, tête. Elle ausculte, elle apaise. C'est elle aussi qui serre la main de l'autre, perçoit sa chaleur ou sa nervosité. Une porte vers le monde extérieur, voilà ce qu'est la main. C'est elle encore qui vient se poser sur l'être aimé, l'homme, la femme, l'enfant. La solitude absolue est celle du toucher. Vous aurez beau jouir d'une vie sociale et professionnelle frénétique, si vous ne touchez jamais personne alors vous serez plus seul qu'une pierre. Et les pianistes, alors ? Pour eux, c'est encore pire. C'est une question de vie ou de mort. La main est leur unique moyen d'expression. La courroie de transmission qui permet d'exprimer sa sensibilité, ses sentiments, son trop-plein ou son vide abyssal, tout ce qui se passe à l'intérieur. Quand la main du pianiste est en souffrance, alors c'est le monde entier qu'il faut repeindre en noir.
par Véronique Aubignan Le 08 janvier 2021 à 15:51